Jeudi dernier, j’étais assise à mon bureau avec une tâche que je reportais depuis deux semaines : réorganiser mes fichiers clients. Chaque matin, je me disais « Allez, aujourd’hui c’est le bon jour. » Et chaque soir, cette corvée était encore sur ma to-do list, me narguant avec son air de « tu n’y arriveras jamais ».
J’avais beau savoir que ça ne prendrait que quelques heures, quelque chose me bloquait. J’ouvrais le dossier, je regardais l’ampleur du bazar, et hop ! Soudain j’avais une envie irrésistible de ranger ma cuisine ou de répondre à des emails « urgents ». Résultat ? Deux semaines de culpabilité et de stress.
Le piège de la tâche qui paraît énorme
La procrastination, ce n’est pas de la paresse ou un manque de volonté. C’est souvent notre cerveau qui refuse de commencer quelque chose qui lui semble trop gros, trop compliqué, ou trop flou.
Face à une tâche imposante, notre mental préfère fuir vers des activités plus faciles et plus gratifiantes. On se retrouve à faire mille petites choses pour éviter LA chose importante.
Sophie, dans « Vivre sans regrets », explique que cette habitude de remettre à plus tard nous fait passer à côté de nos vrais objectifs. On finit par regretter tout ce qu’on n’a pas fait à cause de cette procrastination chronique.
La technique de l’action immédiate de 5 minutes
La solution que Sophie propose est redoutablement simple : la méthode des « 5 minutes pour démarrer ». L’idée n’est pas de finir la tâche, mais juste de commencer pendant 5 minutes chronométrées.
Voici le protocole exact :
- Choisissez UNE tâche précise : Pas « ranger la maison » mais « trier les papiers du bureau »
- Réglez un minuteur sur 5 minutes : Pas plus, c’est crucial pour tromper votre résistance
- Décomposez en micro-étape : Identifiez la plus petite action possible pour commencer
- Lancez le chrono et commencez : Même si vous n’avez pas envie, même si c’est imparfait
- Arrêtez à la sonnerie : Respectez scrupuleusement les 5 minutes, même si vous voulez continuer
L’astuce géniale : souvent, une fois lancé, vous continuez naturellement au-delà des 5 minutes. Mais si vous n’en avez pas envie, arrêtez-vous. Vous avez déjà gagné !
Mon expérience avec cette méthode
Pour mes fichiers clients, j’ai appliqué cette technique à la lettre. J’ai mis mon minuteur sur 5 minutes avec comme seul objectif de « créer 3 dossiers de base » : Clients actifs, Anciens clients, Prospects.
Résultat ? En 5 minutes, j’avais créé mes dossiers et commencé à déplacer quelques fichiers. Quand le minuteur a sonné, j’étais dans mon élan et j’ai continué. Deux heures plus tard, tout était rangé.
Ce qui m’a le plus surprise, c’est que la tâche était beaucoup moins pénible que dans mon imagination. C’est souvent ça avec la procrastination : on se fait un film pire que la réalité.
Ma collègue Émilie utilise cette technique pour ses rapports mensuels qu’elle déteste. « Avant, je pouvais repousser ça pendant des jours, raconte-t-elle. Maintenant, je me dis juste ‘allez, 5 minutes pour ouvrir le document et écrire le titre’. Une fois que c’est fait, le plus dur est passé. »
5 situations où cette technique change la donne
- Sport/exercice : « 5 minutes pour mettre mes baskets et sortir » au lieu de « faire 1h de sport »
- Tâches administratives : « 5 minutes pour sortir mes papiers » plutôt que « faire toute ma comptabilité »
- Ménage : « 5 minutes pour vider le lave-vaisselle » au lieu de « nettoyer toute la cuisine »
- Projets créatifs : « 5 minutes pour ouvrir mon logiciel de montage » plutôt que « terminer ma vidéo »
- Calls difficiles : « 5 minutes pour préparer ce que je vais dire » avant « appeler ce client mécontent »
Pourquoi cette méthode fonctionne psychologiquement
Ce qui rend cette technique si efficace, c’est qu’elle contourne notre résistance naturelle. Cinq minutes, ça ne fait pas peur à notre cerveau. C’est assez court pour ne pas déclencher l’anxiété de la grosse tâche.
De plus, commencer déclenche ce qu’on appelle « l’effet Zeigarnik » : notre cerveau n’aime pas laisser les choses inachevées. Une fois qu’on a commencé, on a naturellement tendance à vouloir continuer.
Mon frère Antoine, qui procrastinait toujours pour ses démarches administratives, a testé cette méthode. « C’est magique, me dit-il. Hier j’ai mis 5 minutes pour télécharger le formulaire URSSAF. Finalement j’ai passé 20 minutes à le remplir entièrement. Sans la technique, j’aurais encore reporté à la semaine prochaine. »
Un point crucial : il faut vraiment respecter les 5 minutes. Si vous vous forcez à continuer quand vous n’en avez pas envie, votre cerveau va comprendre que c’est un piège et résistera la prochaine fois.
La transformation que vous allez observer
En appliquant cette technique régulièrement, vous remarquerez d’abord que commencer devient beaucoup moins stressant. L’anticipation négative diminue drastiquement.
Ensuite, vous développez une confiance nouvelle en votre capacité d’action. Fini le sentiment d’impuissance face aux tâches repoussées !
Enfin, vous découvrez que beaucoup de choses que vous reportez sont finalement moins pénibles que prévu. Votre résistance diminue naturellement.
L’effet le plus surprenant ? Votre productivité générale augmente. En ne laissant plus les tâches s’accumuler, vous libérez votre énergie mentale pour des projets plus stimulants.
Une collègue m’a dit récemment : « Depuis que j’utilise cette technique, j’ai l’impression d’avoir repris le contrôle de ma vie. Je ne subis plus ma to-do list, je la gère. »






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