Il y a trois mois, un collègue m’a affirmé qu’il lisait à 800 mots par minute. Impressionné mais sceptique, je lui ai demandé comment il le savait. Sa réponse ? « Euh… j’ai l’impression de lire vite. »
Cette conversation m’a fait réaliser que je n’avais aucune idée de ma propre vitesse de lecture. Comment progresser sans point de référence ? Comment savoir si mes efforts portaient leurs fruits ?
Cette prise de conscience m’a poussé à chercher une méthode fiable pour mesurer objectivement ma vitesse de lecture. Aujourd’hui, je sais précisément où j’en suis et je peux quantifier chaque amélioration.
L’illusion de la perception subjective
La plupart d’entre nous évaluons notre vitesse de lecture sur des impressions floues. « Je lis plutôt vite », « ça me prend une éternité »… Ces approximations ne nous aident pas à progresser.
Problèmes de cette approche subjective :
- Aucun repère objectif pour mesurer les progrès
- Impossible de comparer différentes techniques
- Pas de motivation tangible pour s’améliorer
- Risque de stagnation invisible
Sans mesure précise, nous naviguons à l’aveugle dans notre apprentissage de la lecture rapide.
La technique du test MPM standardisé : votre compteur de vitesse
Après plusieurs essais d’outils approximatifs, j’ai développé une méthode rigoureuse : le test MPM (Mots Par Minute) standardisé.
Le protocole en 5 étapes précises :
Étape 1 – Préparation du matériel (2 minutes) : Choisissez un texte de difficulté moyenne (ni trop simple, ni trop technique) Comptez exactement 500 mots ou utilisez un texte pré-compté Préparez un chronomètre et de quoi noter
Étape 2 – Conditions standardisées : Environnement calme, éclairage optimal Position de lecture habituelle État mental reposé (pas après un repas ou en fin de journée)
Étape 3 – Test chronométré (durée variable) : Lancez le chronomètre et lisez à votre rythme normal Arrêtez dès que vous avez fini les 500 mots Notez le temps exact (en secondes)
Étape 4 – Calcul de la vitesse : Formule : (500 mots × 60) ÷ temps en secondes = MPM Exemple : 500 mots lus en 120 secondes = (500 × 60) ÷ 120 = 250 MPM
Étape 5 – Test de compréhension (crucial) : Répondez à 5 questions simples sur le texte lu Calculez votre pourcentage de bonnes réponses Une vitesse n’a de valeur qu’avec au moins 70% de compréhension
Mon suivi personnel : révélations surprenantes
J’ai appliqué cette méthode chaque semaine pendant 3 mois pour suivre mes progrès.
Mes découvertes :
- Point de départ : 245 MPM avec 85% de compréhension
- Après 1 mois : 320 MPM avec 80% de compréhension
- Après 3 mois : 485 MPM avec 82% de compréhension
Le plus révélateur ? Mes variations selon les jours : stress, fatigue et type de texte influençaient énormément mes performances. Cette prise de conscience m’a aidé à optimiser mes conditions de lecture.
L’exemple de Mathieu, étudiant en ingénierie
Mathieu se plaignait de lire « comme un escargot » mais n’avait jamais mesuré sa vitesse. « Je pensais lire à 150 MPM », me confie-t-il. Le test initial a révélé 280 MPM ! « Ça m’a redonné confiance. Maintenant, je mesure mes progrès chaque semaine et j’ai atteint 420 MPM en 2 mois. »
Pourquoi cette mesure change tout
D’après mon expérience, trois bénéfices expliquent l’importance de cette méthode :
- Motivation objective : Voir ses progrès en chiffres booste la motivation
- Diagnostic précis : Identifier les techniques qui fonctionnent vraiment
- Ajustement optimal : Équilibrer vitesse et compréhension efficacement
Au début, je craignais que cette approche « mathématique » enlève le plaisir de lire. Au contraire : elle a gamifié mon apprentissage et rendu mes progrès tangibles.
5 moments clés pour tester votre vitesse
- Évaluation initiale – Avant de commencer tout entraînement en lecture rapide
- Suivi hebdomadaire – Pour mesurer l’efficacité de vos techniques d’entraînement
- Test post-technique – Après avoir appris une nouvelle méthode de lecture
- Évaluation par type de texte – Roman vs rapport technique vs article de presse
- Validation finale – Après un cycle complet d’entraînement pour mesurer le chemin parcouru
D’autres témoignages probants
Sarah, journaliste, teste sa vitesse sur différents types d’articles. « Je sais maintenant que je lis les interviews à 380 MPM mais les enquêtes complexes à 220 MPM. J’adapte mon planning en conséquence. »
Pierre, consultant, utilise ces tests pour valider ses formations. « Avant/après chaque module de lecture rapide, je mesure mes MPM. Mes clients adorent avoir des chiffres concrets. »
Linda, bibliothécaire, l’applique dans ses ateliers. « Rien ne motive plus les participants que de voir leur vitesse passer de 200 à 350 MPM en 4 semaines ! »
La transformation de ma pratique
Cette méthode de mesure a révolutionné mon approche de la lecture rapide. Plus de doutes sur mes capacités, plus de stagnation invisible.
L’effet le plus motivant ? Découvrir que certaines techniques doublaient ma vitesse sur certains types de textes. Ces données objectives m’ont permis de personnaliser mon entraînement selon mes forces et faiblesses.
Cette mesure régulière a aussi révélé mes patterns personnels : je lis 20% plus vite le matin, certains genres me ralentissent, mon niveau de stress impacte directement ma performance.
Aujourd’hui, je ne lis plus dans le flou. Chaque session a un objectif quantifié, chaque progrès est célébré, chaque plateau identifié et surmonté.






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