Il y a trois ans, j’ai eu l’opportunité de postuler pour un poste de direction dans une entreprise que j’admirais. Le profil me correspondait parfaitement, j’avais l’expérience requise, et même mes collègues m’encourageaient à tenter ma chance. Mais qu’est-ce que j’ai fait ? J’ai trouvé mille excuses pour ne pas postuler. « Je ne suis pas assez qualifiée », « Il y aura sûrement de meilleurs candidats », « Et si je me ridiculise ? »
Six mois plus tard, j’ai découvert que le poste avait été attribué à quelqu’un avec moins d’expérience que moi. Cette révélation a été un électrochoc : ce n’était pas mes compétences le problème, c’était ma peur de l’échec qui me paralysait.
Le piège du perfectionnisme paralysant
Notre peur de l’échec nous pousse souvent vers un perfectionnisme toxique. On veut être sûr à 100% de réussir avant même de commencer. Résultat ? On ne commence jamais, ou on abandonne au premier obstacle.
Cette peur nous fait passer à côté d’opportunités incroyables. On préfère rester dans notre zone de confort plutôt que de risquer un « non » ou un échec temporaire.
Sophie, dans « Vivre sans regrets », explique que cette attitude nous condamne aux regrets. En fin de vie, on ne regrette jamais les échecs qu’on a vécus, mais toujours les risques qu’on n’a pas pris.
La technique de l’échec délibéré
La solution que Sophie propose va vous surprendre : provoquer délibérément de petits échecs pour désensibiliser votre cerveau à cette peur. C’est ce qu’elle appelle « l’échec délibéré ».
Voici comment procéder :
- Choisissez un défi à faible risque : Quelque chose où l’échec ne vous coûtera rien d’important
- Fixez-vous comme objectif d’échouer : Oui, vous avez bien lu ! Le but est de collecter des « non »
- Agissez avec cette intention : Donnez le meilleur de vous-même, mais en acceptant l’échec comme résultat possible
- Analysez votre expérience : Qu’est-ce qui s’est vraiment passé ? Étiez-vous mort après cet échec ?
- Augmentez progressivement : Une fois à l’aise, prenez des risques légèrement plus importants
L’astuce : commencez par des situations vraiment sans enjeu, comme demander une réduction dans un magasin ou proposer une idée un peu folle en réunion.
Mon expérience avec cette méthode
Au début, l’idée de chercher l’échec me semblait complètement contre-intuitive. Mais j’ai commencé petit : j’ai demandé un upgrade gratuit à l’hôtel lors de mes dernières vacances.
Résultat ? Ils ont dit non, comme prévu. Mais j’ai réalisé que ça ne m’avait rien coûté d’essayer, et que le réceptionniste avait même été sympa dans sa réponse.
Encouragée, j’ai continué. J’ai proposé une collaboration à un blogueur que je suivais depuis longtemps (refus poli), j’ai demandé une augmentation plus tôt que prévu (reportée de 6 mois mais pas refusée), j’ai postulé pour un job qui me semblait « trop beau » (entretien obtenu mais pas le poste).
À chaque « échec », je me sentais plus forte. J’avais survécu ! Et surtout, j’avais appris des choses sur moi-même et gagné en confiance.
Mon collègue Antoine a testé cette approche pour surmonter sa peur de parler en public. Il a commencé par poser des questions volontairement « bêtes » en réunion, puis s’est inscrit à des prises de parole courtes. « Le premier échec a été libérateur, me dit-il. Je me suis rendu compte que personne ne me jugeait aussi sévèrement que je l’imaginais. »
5 situations où cette technique transforme tout
- Recherche d’emploi : Postulez pour des postes « trop beaux » pour collecter de l’expérience d’entretien
- Négociations commerciales : Demandez des conditions que vous pensez impossibles à obtenir
- Vie sociale : Invitez cette personne qui vous intimide à prendre un café
- Projets créatifs : Soumettez votre travail à des concours prestigieux
- Entrepreneuriat : Présentez votre idée à des investisseurs avant de vous sentir « prêt »
Pourquoi cette méthode fonctionne scientifiquement
Ce qui rend cette technique efficace, c’est qu’elle reprogramme votre système nerveux. Notre cerveau primitif associe l’échec à un danger mortel. En vous exposant volontairement à de petits échecs sans conséquences, vous prouvez à votre cerveau que ce n’est pas dangereux.
C’est le même principe que la thérapie d’exposition pour les phobies. Plus vous vous confrontez à votre peur dans un cadre contrôlé, moins elle vous paralyse.
Ma sœur Lisa, qui avait toujours rêvé d’ouvrir sa pâtisserie mais n’osait pas quitter son CDI, a utilisé cette approche. Elle a commencé par proposer ses gâteaux à quelques collègues (certains ont dit non), puis a participé à un marché local (ventes décevantes), avant de se lancer officiellement.
« Chaque petit échec m’a appris quelque chose et m’a rendue plus résistante, explique-t-elle. Quand j’ai enfin ouvert ma boutique, j’étais blindée contre les difficultés. »
La transformation que vous allez observer
En pratiquant l’échec délibéré, vous remarquerez d’abord que votre anxiété diminue face aux situations incertaines. Vous développez ce qu’on appelle la « tolérance à l’ambiguïté ».
Ensuite, vous devenez plus audacieux naturellement. Vous osez demander, proposer, essayer des choses que vous n’auriez jamais tentées avant.
Enfin, votre rapport à l’échec se transforme complètement. Au lieu d’y voir une catastrophe, vous y voyez une information utile et une expérience enrichissante.
Paradoxalement, en cherchant l’échec, vous augmentez vos chances de succès. Pourquoi ? Parce que vous tentez plus de choses, et que le succès est souvent un jeu de probabilités.






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