Jeudi dernier, ma fille de 16 ans m’expliquait ses problèmes au lycée. Enfin, elle essayait. Parce que moi, au lieu de l’écouter vraiment, je préparais déjà mes conseils dans ma tête. « Tu devrais faire ci, tu devrais éviter ça… » Résultat ? Elle s’est braquée : « Tu ne comprends jamais rien ! » et elle est partie claquer sa porte. Encore une conversation ratée, encore cette frustration mutuelle.
Cette scène se répétait trop souvent, au travail comme à la maison. Jusqu’à ce que je découvre une technique d’écoute active qui a révolutionné ma façon de communiquer : la reformulation.
Pourquoi on n’écoute jamais vraiment
Le problème, ce n’est pas qu’on ne veut pas écouter. C’est que notre cerveau turbine en permanence. Pendant que l’autre parle, on analyse, on juge, on prépare notre réponse. On écoute pour répondre, pas pour comprendre.
Résultat ? L’autre se sent incompris, non entendu. Il se ferme ou devient agressif. Et nous, on ne comprend pas pourquoi nos relations tournent au vinaigre alors qu’on a de bonnes intentions.
La reformulation : prouver qu’on a vraiment entendu
La technique que j’ai découverte dans « Écoute active : mieux comprendre en 3 étapes » s’appelle la reformulation. Le principe ? Répéter avec ses propres mots ce qu’on vient d’entendre, pour vérifier qu’on a bien compris.
Comment appliquer la méthode en 3 étapes
Étape 1 : Écouter sans préparer sa réponse Concentrez-vous uniquement sur ce que dit la personne. Oubliez vos conseils, vos solutions, vos jugements.
Étape 2 : Reformuler avec une phrase d’introduction Utilisez des formules comme « Si je comprends bien… » ou « Ce que j’entends, c’est que… » puis résumez avec vos mots.
Étape 3 : Demander confirmation Terminez par « C’est bien ça ? » ou « J’ai bien saisi ? » pour vérifier que votre compréhension est juste.
Mon test avec ma fille et ses problèmes d’amitié
Le lendemain de notre dispute, ma fille s’est confiée sur ses problèmes avec sa meilleure amie. Cette fois, j’ai appliqué la reformulation.
Elle : « Sarah me fait des reproches sur mes notes alors qu’elle galère autant que moi. »
Moi : « Si je comprends bien, tu as l’impression que Sarah te critique injustement alors qu’elle a les mêmes difficultés que toi. C’est ça qui te met en colère ? »
Elle : « Exactement ! Et en plus, elle le fait devant les autres. »
Au lieu de donner des conseils, j’ai continué à reformuler. Résultat ? Elle s’est sentie comprise, s’est calmée, et a fini par trouver elle-même des solutions.
Mon collègue Thomas utilise cette technique avec les clients mécontents. « Avant, je me justifiais immédiatement. Maintenant, je reformule leur problème d’abord. Ils se calment et deviennent coopératifs », m’a-t-il confié.
Ma sœur l’applique avec son mari lors de leurs disputes. « Au lieu de contre-attaquer, je reformule ce qu’il me reproche. Ça change tout : il se sent entendu et on peut vraiment discuter. »
5 situations où cette technique fait des miracles
Avec un collègue en colère
« Si je comprends bien, tu es frustré parce que le projet a pris du retard et ça impacte ton planning ? »
Face à un adolescent boudeur
« Ce que j’entends, c’est que tu te sens incompris quand on critique tes sorties ? »
Avec un client mécontent
« Vous me dites que le service n’a pas été à la hauteur de vos attentes, c’est bien ça ? »
Lors d’une dispute de couple
« Tu as l’impression que je ne t’aide pas assez avec les tâches ménagères ? »
Avec un ami qui se confie
« Si j’ai bien compris, tu hésites à changer de travail parce que tu as peur de l’inconnu ? »
Pourquoi ça marche vraiment
Cette technique exploite un besoin humain fondamental : être compris. Quand vous reformulez, vous prouvez concrètement que vous avez écouté. La personne se sent validée dans ses émotions.
L’autre avantage ? La reformulation vous oblige à vraiment écouter au lieu de préparer votre réponse. Votre attention passe du mode « réaction » au mode « compréhension ».
Une transformation qui va au-delà des mots
Depuis que je pratique la reformulation, mes relations se sont apaisées. Plus de malentendus qui dégénèrent, plus de frustrations accumulées.
Avec ma fille, le dialogue s’est rouvert. Elle vient me parler spontanément parce qu’elle sait qu’elle sera écoutée sans jugement. Notre complicité s’est renforcée.
Au bureau, mes collègues me considèrent comme quelqu’un de confiance. On vient me voir pour se confier, demander conseil. Cette réputation m’a valu des responsabilités d’encadrement.
Dans mon couple, les disputes tournent moins au vinaigre. On arrive plus facilement à comprendre le point de vue de l’autre et à trouver des compromis.
Le plus surprenant ? Cette technique m’a aussi aidé à mieux me comprendre moi-même. En reformulant mes propres émotions, je les clarifie et les gère mieux.






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