Comment assumer vos erreurs sans vous détruire émotionnellement

par | 18 Mai 25 | Articles, Equilibre interieur

Il y a trois ans, j’ai oublié un rendez-vous important avec un client, ce qui lui a fait perdre une grosse opportunité. Mon premier réflexe ? Me flageller pendant des semaines : « Je suis un incompétent », « Comment j’ai pu être si irresponsable », « Je ne mérite pas ce poste ». Cette auto-destruction m’a rendu tellement anxieux que j’ai commencé à sur-vérifier mes agendas de manière obsessionnelle, ce qui m’a fait rater d’autres choses importantes. Un collègue m’a alors dit quelque chose qui a changé ma perspective : « Tu peux reconnaître ton erreur sans te condamner à vie pour autant. » Cette phrase m’a ouvert les yeux sur la différence cruciale entre assumer sa responsabilité et se noyer dans la culpabilité.

Vous aussi, vous avez tendance à vous massacrer quand vous faites une erreur ? Cette impression que reconnaître ses torts équivaut à s’auto-condamner ?

Le piège de l’auto-flagellation toxique

Beaucoup d’entre nous confondent deux concepts pourtant distincts : la responsabilité et la culpabilité. Cette confusion nous enferme dans un dilemme paralysant.

Soit on refuse d’admettre nos erreurs pour éviter la souffrance émotionnelle (déni), soit on les reconnaît mais on se punit si sévèrement qu’on se détruit psychologiquement (auto-flagellation).

Résultat ? Dans les deux cas, on n’apprend rien de constructif. Le déni nous empêche de progresser, et l’auto-destruction nous paralyse par la honte et l’anxiété.

Cette approche tout-ou-rien nous prive de la possibilité d’une croissance saine. On reste soit dans l’aveuglement, soit dans l’auto-sabotage.

Pourtant, il existe une troisième voie : assumer pleinement ses actes sans se condamner pour autant.

La technique de la « responsabilité factuelle »

Cette méthode permet de reconnaître objectivement son rôle dans une situation sans ajouter la couche toxique du jugement moral sur sa personne.

Étape 1 : Séparer les faits des jugements

Décrivez factuellement ce qui s’est passé, comme si vous le racontiez à une caméra. « J’ai oublié le rendez-vous » plutôt que « J’ai été irresponsable ».

Étape 2 : Identifier votre part sans dramatiser

Reconnaissez précisément votre contribution aux événements, sans minimiser ni exagérer. « Mon oubli a causé ce problème » plutôt que « Tout est ma faute ».

Étape 3 : Distinguer l’acte de la personne

Séparez clairement ce que vous avez fait de qui vous êtes. « J’ai fait une erreur » vs « Je suis une personne qui fait des erreurs », mais pas « Je suis nul ».

Étape 4 : Identifier l’action corrective

Concentrez-vous sur ce que vous pouvez faire maintenant pour réparer ou éviter la répétition. « Comment puis-je arranger les choses ? » plutôt que « Comment ai-je pu faire ça ? »

Mon expérience de transformation

Pour mon rendez-vous oublié, j’ai appliqué cette approche :

Faits : j’ai oublié de noter le rendez-vous dans mon agenda et je ne me suis pas présenté.

Ma part : mon système d’organisation était défaillant à ce moment-là, j’aurais dû double-vérifier.

Séparation acte/personne : j’ai commis une erreur d’organisation, cela ne fait pas de moi quelqu’un d’irresponsable par nature.

Action corrective : j’ai présenté des excuses sincères au client, proposé une compensation, et mis en place un système de rappels automatiques.

Cette approche m’a permis de gérer la situation de manière constructive au lieu de me paralyser dans la honte. Le client a apprécié ma transparence et nous avons maintenu notre relation professionnelle.

Un exemple frappant de libération

Céline, manager dans une PME, se reprochait depuis des mois d’avoir licencié un employé qui s’est révélé performant ailleurs. Elle était rongée par la culpabilité : « J’ai détruit sa carrière, je suis une mauvaise manager. »

En appliquant la responsabilité factuelle : elle a pris une décision avec les informations dont elle disposait, dans un contexte de réorganisation difficile. Son erreur était de ne pas avoir suffisamment creusé les vraies causes des difficultés de performance.

Action corrective : elle a développé un meilleur processus d’évaluation et a contacté l’ex-employé pour s’excuser et lui proposer une recommandation.

« Je me suis libérée de cette culpabilité paralysante. J’ai appris de cette erreur sans me détruire, et ça m’a rendue meilleure dans mon rôle. »

Pourquoi cette distinction transforme tout

Mon opinion après avoir testé cette approche : elle fonctionne parce qu’elle sépare l’apprentissage de l’auto-punition. On peut grandir de ses erreurs sans s’infliger une souffrance inutile qui nous empêche justement d’apprendre.

C’est comme la différence entre un chirurgien qui analyse froidement une opération ratée pour s’améliorer, et un qui se flagelle au point de trembler lors de la suivante. L’un progresse, l’autre régresse.

5 situations où appliquer cette responsabilité factuelle

  1. Erreur parentale : « J’ai crié sur mon enfant dans un moment de fatigue » plutôt que « Je suis un parent horrible qui traumatise ses enfants. »
  2. Échec professionnel : « Mon projet n’a pas abouti à cause de ma mauvaise estimation des délais » plutôt que « Je suis incompétent en gestion de projet. »
  3. Conflit relationnel : « Mes mots ont blessé mon conjoint » plutôt que « Je détruis toujours mes relations amoureuses. »
  4. Erreur financière : « J’ai investi sans assez me renseigner » plutôt que « Je suis nul avec l’argent et je ne m’en sortirai jamais. »
  5. Accident ou négligence : « Mon inattention a causé cet incident » plutôt que « Je suis dangereux et irresponsable. »

Des transformations libératrices

Paul, entrepreneur, applique cette méthode après chaque erreur business : « Au lieu de me dire que je suis un mauvais patron quand je prends une mauvaise décision, j’analyse factuellement ce qui s’est mal passé. Ça me permet de corriger rapidement sans perdre confiance. »

Marie, infirmière, l’utilise pour ses erreurs médicales mineures : « Je peux reconnaître mes fautes sans me sentir indigne de soigner. Cette approche me rend plus vigilante et plus sereine à la fois. »

Cette distinction m’a appris qu’on peut être impeccablement honnête sur ses erreurs tout en préservant son estime de soi et sa capacité d’action.

Vous voulez maîtriser cette technique de responsabilité sans culpabilité avec 4 autres méthodes complémentaires pour transformer définitivement votre relation aux erreurs ? « Stop aux Regrets ! 5 étapes pour avancer sans le poids du passé » vous révèle comment assumer vos actes sans vous détruire et construire une confiance inébranlable malgré les imperfections.

Ecrit par Pierre Chartier

Coach en bien-être et auteur avec plus de 20 ans d'expérience. J'anime des ateliers de gestion du stress et accompagne quotidiennement des professionnels, parents et étudiants débordés. Fort de deux décennies et de centaines d'heures d'accompagnement, j'ai identifié les techniques qui fonctionnent vraiment dans la vraie vie. Auteur de "Calme Express" et d'autres guides pratiques chez Horizon Bleu, je traduis cette expérience terrain en outils concrets. Mon credo : des solutions efficaces testées par ceux qui n'ont vraiment pas le temps.

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